Enfilade en acajou par Joseph-André Motte pour Les Huchers, vers 1960

2 900

Description

Ce que j’aime

J’aime cette enfilade car elle a des lignes très dessinées en même temps que très épurées : la partie inférieure, avec cette mouluration moderniste, allège totalement le design de ce buffet.

L’équilibre entre la structure portante, minimaliste, et la partie buffet rectangulaire est spectaculaire. Et j’aime que, dans cette pureté, la façade soit animée en son centre par ces trois ovales qui ont également une utilité pratique : ce sont des prises de main. Même le décor est utile mais extrêmement novateur : on pense évidemment au succès de l’abstraction géométrique de cette époque, avec André Bloc, Jean Dewasne, André del Marle, Edgard Pillet, qui annoncent Vasarely ! On peut aussi penser au succès des tables Œil de Chapo.

J’aime le fait que le créateur de cette enfilade fasse partie du trio qui a créé l’Atelier des Recherches Plastiques, qui oeuvra entre 1954 et 1957 : Joseph-André Motte, Pierre Guariche, Michel Mortier, qui renouvelèrent la création de meubles en France dès les années 1950 .

J’aime la qualité de cette enfilade réalisée par une maison d’édition petite, certes, les Huchers, mais qui mise sur la qualité : en particulier de l’acajou employé et du montage impeccable. La maison Les Huchers est connue pour avoir encouragé de grands designers pour proposer des meubles innovants et de qualité, dont ceux de l’A.R.P. (Atelier des Recherches Plastiques), avant d’unir son destin avec la maison Minvielle qui avait recours aux mêmes designers, en 1961 !

Technique

Joseph- André Motte pour la maison Les Huchers, vers 1960

Enfilade en acajou et placage d’acajou vernis, le corps rectangulaire ouvre par deux portes dévoilant un intérieur en placage de chêne clair à une étagère, de part et d’autre de trois tiroirs dont la façade est ornée d’un motif œil ou navette en relief formant prise de main. Le piétement présente en façade un fort jeu de mouluration moderniste.

Manque de placage de chêne au fond à l’intérieur de la partie droite, infime manque de placage d’acajou à l’arrière gauche du piétement.

Bibliographie : une enfilade un peu plus grande est reproduite dans la revue « La maison française » d’octobre 1958, p.11, indiquant le nom du créateur et de la maison d’édition.

Dimensions et poids

Hauteur : 78 cm- Largeur : 171 cm- Profondeur : 47 cm

Poids : 50 kg

Mix & Match

Au-dessus de cette belle enfilade, j’hésiterais entre le rythme géométrique (cercles interrompus, mais aussi légères inflexions, qui rappellent les ovales du buffet) de notre belle Composition d’Edgard Pillet, plus précoce, puisque datée de 1950-1951 ; ou bien les grands aplats si colorés de la tapisserie de Daniel de Linière, Nuit d’Espagne. Une belle lampe s’impose : pourquoi pas la lampe Idra de RobertoToso pour Leucos en verre de Murano, dont la section en navette jouera avec les prises de main des tiroirs : elle apportera une note onirique, avec ses murines bleues sur fond blanc.

On peut préférer la très grande lampe de Dijkstra Lampen, en céramique au bel émail épais moucheté blanc et beige, impressionnante par sa hauteur et celle de son abat-jour cylindrique, dont l’époque de création correspond à celle de notre enfilade : même pureté des lignes géométriques, même attention à la qualité.

Je placerais également devant cette enfilade la paire de fauteuils G10 de Pierre Guariche pour Airborne : même période de création, même lignes si pures mais construites, avec également une touche raffinée. Mais à dire vrai, le fauteuil lounge et son ottoman Rock Royal de Sven Dysthe feraient un contre-point raffiné à ce buffet : leur ligne mêle pareillement courbes(assise) et lignes droites(piétement).

Pour une ambiance complètement différente, vous pouvez opter pour les fauteuils Adirondack très sculpturaux de Philippe Parent : ici aussi, les courbes des accotoirs et les lignes droites du dossier, de l’assise et du piétement répondront aux lignes de notre enfilade : ils y ajouteraient un vif éclat vert !

En stock

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Description

En savoir plus

Le designer

Joseph-André Motte, né en 1925, mort en 2013, est un designer, décorateur, architecte d’intérieur français.

En 1948, Joseph-André Motte sort major de sa promotion de l’école des arts appliqués à l’industrie, aujourd’hui ENSAAMA. Parmi ses professeurs figurent René Gabriel et Louis Sognot. Il commence sa carrière à l’atelier d’art du Bon Marché. En 1954, il cofonde l’Atelier de recherche plastique (ARP) avec Pierre Guariche et Michel Mortier. Il travaille également au sein du Groupe 4, formé avec René- Jean Caillette, Geneviève Dangles et Alain Richard. Motte se fait connaître grâce à un fauteuil en rotin tressé dit « tripode », dont la forme de coque convient à tous les corps. À partir des années 1950, il collabore avec le fabricant de meubles Steiner, avec les maisons Les Huchers et Minvielle, ainsi qu’avec quelques autres éditeurs.

Son agence travaille sur de grandes commandes publiques comme l’aménagement intérieur de l’aéroport d’Orly de 1958 à 1961, sur la gare maritime du Havre de 1963 à 1964 ou la décoration de la préfecture de Cergy-Pontoise en 1970 et l’aéroport de Paris Charles de Gaulle (Roissy 1 et 2). Il aménage des stations du métro de Paris sur une commande de la RATP passée en 1973. Motte apporte un nouveau style, dit « Andreu-Motte», caractérisé par un carrelage blanc, des banquettes et des lignes d’éclairages de couleurs le long des quais cassant radicalement avec le style « Mouton » et son carrelage orange. Il dessine notamment un siège qui allait devenir emblématique du métro, en créant le siège-coque individuel, qui dote encore aujourd’hui de nombreuses stations de métro et de RER parisiennes.

Motte préside la société des artistes décorateurs de 1966 à 1968. Il enseigne durant trente ans à l’école nationale supérieure des arts décoratifs est chargé de conférences à l’école Boulle et à l’école Camondo.

Malgré sa renommée dans le milieu des designers, Motte reste encore pour le moment peu connu du grand public.

Les formes des meubles créés par Joseph-André Motte revisitent le classique, tout en restant simples et accessibles au grand public et en prenant toujours un grand soin du choix des matériaux.

Motte reçoit le Prix René Gabriel en 1957 et le prix Compasso d’Oro en 1970.

L’éditeur

Les Huchers-Minvielle est la fusion du réseau de distribution de meubles « Les Huchers » avec l’éditeur de mobilier Minvielle en 1961.
Minvielle va éditer dès les années 50 des meubles modernistes dont le célèbre système à éléments conçu par l’A.R.P. (Atelier des Recherches Plastiques) et les autres meubles meublants créés par le trio de l’A.R.P.

Les Huchers, à la même époque, font appel à la même équipe de designers, pour une production de qualité mais très novatrice ; ils distribuent la production des meubles Minvielle.

Atelier de recherche plastique ( 1954 – 1957 )

L’ARP est une association éphémère de trois créateurs (Michel Mortier, Joseph-André Motte et Pierre Guariche) qui a pour objectif de proposer aux industriels français des meubles innovants sur le plan technique et stylistique.
L’ARP est créé en octobre 1954. Les créations sont diffusées dans les magasins Charles Minvielle et les Huchers. En 1955 le groupe remporte les prix du concours du meuble de série au SAM. Si l’ensemble témoigne d’une esthétique homogène, chaque créateur reste identifiable. Les sièges présentés sont édités par Steiner, notamment la chaise Tonneau dessinée par Guariche et le fauteuil Corb de Motte ; le mobilier, dont les fameux éléments de rangement conçus d’après un prototype de Mortier, est fabriqué par Minvielle ou par les Huchers,plus exclusifs; la table basse lumineuse est éditée par Disderot et le fauteuil Radar par Airborne, tous deux d’après des modèles de Joseph- André Motte. En 1957, après avoir signé des créations d’une grande diversité, chacun créée son bureau d’études.

Une enfilade authentique et au juste prix

Cette enfilade de Joseph-André Motte a été soigneusement sélectionnée pour ses qualités esthétiques, son originalité et son prix juste. Notre choix privilégie avant tout l’acuité du design, dont la signature de J.A. Motte est garante, gage d’une valorisation de votre nouvelle acquisition dans votre intérieur et d’une faculté à dialoguer avec votre mobilier, à s’accorder et à se mélanger pour créer une décoration unique. D’autre part, la qualité de son éditeur, Les Huchers, garantit sa qualité de fabrication, et donc sa longévité !

Acheter des meubles vintage est sûrement un investissement raisonnable, tant est grande l’appétence pour les années 1960.

Enfin, acheter des meubles vintage préserve les ressources de la planète terre.

Informations complémentaires
Poids 50 kg
Dimensions 171 × 47 × 78 cm
Créateur

Editeur

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À propos

Dominique de Paillerets est passionné d’objets et d’art. Il aime particulièrement associer le mobilier des années 70 avec des objets du 18ème siècle, dans l’esprit de Henri Samuel.

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