Description

Ce que j’aime

Ce que j’aime dans ce tableau de Philippe Roman c’est son intense poésie : le paysage convoqué émerge sans que l’on puisse le reconnaître, c’est un univers mental : la répartition des sables, bleus et blancs crée au centre une grande zone centrale en mandorle : le travail de la matière est extrêmement fin : peu de matière, des empâtements rares, des griffures animent l’espace… J’aime le fait que notre toile soit archétypale d’un axe de travail de Roman, à côtés de ses paysages ornés d’architectures, qui laissent moins l’esprit se promener dans l’espace créé par l’artiste, selon moi.

J’aime d’autre part le fait que ce peintre, encore peu reconnu, ait été encensé par Jean Clair, grand passeur d’intelligence dans l’art, grand critique et organisateur d’expositions mémorables, mettant en avant des peintres au-delà de l’abstraction pure. Car l’art n’est pas univoque et la part de l’intelligence et du rêve est primordiale !

Technique

Philippe ROMAN (1927-1999)

Paysage-Composition

Huile signée en haut à droite.

Encadrement d’une simple baguette de bois à la dorure patinée.

Bibliographie : Philippe Roman, peintre de la Nouvelle Subjectivité, par Odile Bombarde, éditions Gourcuff Gradenigo :

Familier de Balthus, ami de Sam Szafran et de Pierre Jean-Jouve, Philippe Roman (1927-1999) a développé pendant plus de trente ans une œuvre resserrée – pas plus de 122 tableaux – bien éloignée du vacarme des avant-gardes. Singulière et secrète, sa peinture se nourrit de l’observation du paysage : montagnes où dominent les schistes ou le granit entre le Rhin et l’Italie – falaises de craie blanche du pays de Caux. Il s’agit d’une observation méticuleuse de la lumière et des accidents du relief aux antipodes de l’analyse rationnelle des formes et de l’abstraction. Philippe Roman est un paysagiste qui, comme Balthus, Hödler ou Giacometti, conçoit la peinture comme une lente ascension spirituelle. Très peu connu du grand public mais vénéré par ses amis, son œuvre fait enfin l’objet d’une publication exhaustive.

Dimensions et poids

Hauteur : 45 cm- Largeur : 60 cm- Profondeur : 2 cm

Poids : 1 kg

Mix & Match

Cette œuvre de Philippe Roman est une œuvre d’art tout en finesse : il faut bien la regarder, se perdre dans sa composition pour l’apprécier : elle donnera d’autant plus de plaisir qu’elle aura la place de s’épanouir : de fait, je ne pense pas qu’elle profite d’une juxtaposition avec des œuvres de l’abstraction géométrique : en revanche, elle vivra tout à fait bien une cohabitation avec des œuvres hollandaises du XVIIe siècle, particulier les paysages monochromes de van Goyen ! Et même des portraits du XVIIIe siècle !

Ce paysage peut bénéficier d’une proximité avec notre mobile en grès des années 1970, dont la gamme mordorée rappellera les sables de Roman.

Curieusement, la tapisserie « Composicion metallica » d’Enrique Broglia possède également des bruns, des sables et ces inclusions de laiton qui fonctionneront très bien dans la même pièce que notre tableau de Morvan. Que dire de la Tapisserie en peau de cheval de Pierre Szekely : quel bel échange !

La chaleur du bois exotique fera également merveille : je pense bien entendu à ce beau buffet « Oeils » en acajou de Joseph André Motte pour Les Hûchers, des années 50/60, à la palette blonde de la table à jeu de Thonet des années 1950… Mais aussi au bronze projeté à la patine feu et or du piétement des fauteuils d’Adrian Pearsall des années 50, ou bien au plexiglas fumé des fauteuils édités par Apelbaum dans les mêmes années !

Evidemment, la tonalité bleue de notre tableau de Philippe Roman appelle la présence de notre paire de fauteuils G10 de Pierre Guariche, recouverts de ce lainage bleu canard !!