Edgard PILLET, Composition, vers 1950/51
Description
Ce que j’aime
J’aime ce tableau car il est très typique du courant de l’abstraction géométrique, avec ses formes, fondées sur le rond avec un mouvement de rotation au centre, le demi- rond rouge en bas animant le fond noir.
Les couleurs sont dynamiques et toute la composition apporte un mouvement maîtrisé.
J’aime le fait qu’il soit signé par ce personnage hors du commun qu’est Edgard Pillet : peintre, après une période figurative pour laquelle il reçoit le prix Abd El Tiff en 1939 et le prix de la Jeune Peinture en 1948, il défend vaillamment l’abstraction géométrique et la synthèse des Arts dans la revue « Art d’aujourd’hui » qu’il crée avec le grand architecte- peintre- sculpteur André Bloc. A l’époque de notre tableau, il fonde avec Jean Dewasne l’Atelier d’Art Abstrait, qui devient un centre de réflexion d’avant-garde et forme des élèves comme Agam ou Dumitresco…Toujours à l’époque de notre tableau, il a une exposition particulière à la galerie Denise René, qui expose aussi Arp, Le Corbusier, Sotto…Et en 1951, il fonde le groupe « Espace » avec André Bloc et Félix del Marle.
J’aime le fait que notre tableau soit la matérialisation de ces recherches à la fois intellectuelles et artistiques et que la grande galeriste Denise René, à la pointe de l’avant-garde française de l’après-guerre jusqu’à sa mort en 2012, ait soutenu Pillet.
Il s’agit d’une œuvre historique, d’un peintre qui est également un théoricien, un sculpteur, un cinéaste… Que de talents !!
Technique
Edgard PILLET (1912-1996)
Composition, vers 1950/1951
Huile sur toile signée en bas à droite.
Quelques griffures.
Baguettes de bois.
Dimensions et poids
Hauteur : 100 cm – Largeur : 83 cm- Profondeur : cm
Poids : 4 kg, avec l’emballage : 8 kg
Mix & Match
Il s’agit d’une grande œuvre, à la fois par sa taille et par son importance historique : elle pet donc prendre place chez les collectionneurs les plus exigeants mais aussi chez les connaisseurs !
Son fort impact visuel, les couleurs fortes, son architecture lui permettent d’exister dans tous les intérieurs : néanmoins, il faudra lui dédier un pan de mur conséquent car cette œuvre ne doit pas être étouffée par des productions moins exigeantes. En revanche, sur les autres pans de mur, on pourra accrocher des peintures abstraites, comme notre diptyque de Charles Piquois, mais aussi des œuvres figuratives ! Même notre Jeune breton peint vers 1840 par Alexandre Marie Colin peut tenir le choc, à côtés d’autres œuvres anciennes : le tout est de respecter la qualité de l’ensemble.
Cela vaut évidemment pour le mobilier : comme chez les grands décorateurs des années 1970, cette Composition de Pillet peut surmonter un bureau Mazarin en écaille et laiton Louis XIV, une belle table à gibier Louis XV… J’aimerais aussi trouver dans ce salon la paire de fauteuils G10 de Pierre Guariche revêtus de drap bleu paon, aux lignes si tendues ! Au contraire, le salon danois en chêne de Borge Jensen et Sonner saura s’effacer devant cette abstraction colorée ! De même les fauteuils Grass Hopper de Sonja Wasseur !
On peut aussi oser l’orange de la paire de fauteuils bas en métal laqué blanc, plastique et tissu : nul doute qu’on y soit bien assis pour méditer devant notre tableau !
In stock
Description
En savoir plus
Le peintre
Edgard Pillet né le 29 juillet 1912, à Saint Christoly de Médoc en Gironde où il passera son enfance.
1928-1934 : Très jeune, il est dans l’obligation de gagner sa vie mais parallèlement, il suit des cours du soir à l’Ecole des Beaux-Arts de Bordeaux, puis décide de « monter à Paris » où il s’inscrit aux Beaux-Arts de Paris dans la classe de M. Boucher. C’est Charles Despiau, qu’il considère comme « son maître », qui le confirme dans sa vocation et lui offre enfin une vision de l’art à laquelle il peut adhérer.
1936-1937 : Une bourse d’état attribuée sur avis du Conseil Supérieur des Beaux-Arts lui fait découvrir la Grèce où il séjournera près d’un an avec Hélène qu’il vient d’épouser.
Pour la première fois de sa vie, à l’abri des soucis financiers, il affirme son travail de sculpteur classique et se forme également au dessin.
De retour à Paris, travaillant sur le chantier de l’Exposition Universelle de Paris (Naïade pour la maison de Guyenne et Gascogne), il fait une « rencontre » déterminante: le Guernica de Picasso. Tout son travail ultérieur en sera marqué.
1939-1946 : A la veille de la seconde guerre mondiale, une distinction – le prix Abd El Tiff -, décernée dans le cadre de l’Ecole des Beaux-Arts, lui permet de séjourner dans cette merveilleuse villa en Algérie où il se consacre entièrement à son art. Alger lui donne tout de suite un autre sens de la mesure – ou de la démesure.
Alger est également le lieu de rencontres déterminantes : il y rejoint le cercle des intellectuels formé autour d’Albert Camus et Emmanuel Roblés.
Encouragé par Camus avec lequel il se lie d’amitié, Pillet consacre une bonne partie de son temps à l’écriture, tout en continuant son œuvre de sculpteur exposée à la Galerie Colline à Oran. Ses premières peintures figuratives et d’inspiration cubistes sont exposées à la Galerie du Minaret à Alger et Charlot édite son recueil « Plastique », plaquette d’aphorismes sur l’art et la création artistique.
Edgard Pillet est remobilisé dès le début des troupes alliées sur les côtes d’Afrique du nord on lui confie la réalisation du buste de Charles de Gaulle en 1943.
1945-1950 : Il rencontre André Bloc et lui propose de créer une nouvelle revue d’art « Art d’Aujourd’hui », dont il devient secrétaire général. Jusqu’à mai 1954, il y tiendra la chronique « Pour un large débat ».
La revue « Art d’aujourd’hui » est fondée par André Bloc alors directeur de « L’Architecture d’Aujourd’hui “ et le peintre Edgard Pillet pour défendre l’abstraction géométrique et la synthèse des arts. La revue s’attache quelques grands noms de la critique d’art : Degand, Alvard, Gindertael, Estienne, Seuphor, etc.
Jusqu’à mai 1954, il y tiendra la chronique « Pour un large débat ». Pillet de retour à Paris s’installe dans l’atelier du 9 rue Campagne Première qu’il quittera en 1970. A nouveau le travail, à nouveau les difficultés de la vie – et la littérature alimentaire -sous forme de romans policiers (pseudonyme Arshie Kay).
Après sept années passées loin de la métropole, l’art qu’il retrouve à Paris est « découverte » et « révélation » : c’est l’Art Abstrait. Il reconnaîtra avoir été particulièrement marqué par l’art de, Arp, Brancusi, Kupka, Kandinsky et Magnelli. Il s’engage progressivement dans cette voie qu’il ne quittera plus.
1948 : Le Prix de la Jeune Peinture est décerné à Pillet pour une toile figurative très transposée « la Jeune femme au chapeau » aujourd’hui disparue. Il expose dans de nombreux salons de groupe à Paris. Première réalisation connue de collages de papiers découpés pour illustrer « Justine ou les infortunes de la vertu » de Sade. A l’époque, Sade est dans l’enfer et l’album de sérigraphies issue de ces collages ne sera édité qu’en 1990.Il assume les fonctions de critique littéraire à la Gazette des Lettres et interviewera -avec croquis- à ce titre divers écrivains (Jouhandeau, Mac Orlan, Robert Merle entre autres).
1949 : Il rencontre André Bloc et lui propose de créer une nouvelle revue d’art « Art d’Aujourd’hui », dont il devient secrétaire général. Jusqu’à mai 1954, il y tiendra la chronique « Pour un large débat ».
La revue Art d’aujourd’hui est fondée par André Bloc alors directeur de L’Architecture d’Aujourd’hui “ et le peintre Edgard Pillet pour défendre l’abstraction géométrique et la synthèse des arts. La revue s’attache quelques grands noms de la critique d’art : Degand, Alvard, Gindertael, Estienne, Seuphor, etc.
Jusqu’à mai 1954, il y tiendra la chronique « Pour un large débat ».
1950 : L’engagement de Pillet dans l’art abstrait dépasse le simple faire. Avec Jean Dewasne, il fonde L’atelier d’Art Abstrait au 14 rue de la Grande Chaumière à Montparnasse qui connaît un rayonnement international : conférences techniques et philosophiques avec les acteurs du monde de l’art (les critiques Degand, Descargues, Seuphor,..), visites d’atelier et discussions du travail des élèves (Agam, Dumitresco, Wilfredo Arcayâ).
Il répondra aussi par la plume à la polémique lancée par Charles Estienne « L’art abstrait est-il un académisme ? »
1951 : Fondation du groupe « Espace » dont Pillet est responsable de la communication (André Bloc en est président et Félix del Marle secrétaire général). Exposition particulière à la Galerie Denise René, suivie par plusieurs expositions de groupe dont « Diagonale » à Paris et « Klarform » présentée à Paris, Copenhague, Oslo, Stockholm, Helsinki qui expose une vingtaine d’artistes choisis parmi les pionniers de l’art abstrait, Herbin, Léger, Le Corbusier, Arp, Poliakoff.
Pillet tourne « Genèse » film d’animation dont les acteurs sont des éléments géométriques simples, lignes, carrés, cercles… qui jouent entre eux, s’entrecroisent, se rapprochent, se combinent puis s’éloignent.
Ce court métrage, jalon important de l’histoire de l’art abstrait français est acheté par le Musée National d’Art Moderne du Centre Pompidou en 1980. Il est régulièrement présenté dans les festivals de films d’art.
1955-1957 : Pillet part pour les Etats-Unis enseigner à l’université de Louisville, Kentucky, puis à l’Art Institute de Chicago pour deux ans. Il y fait œuvre de défenseur de l’art français contemporain et prononce plusieurs conférences sur ce thème.
Dans l’ouvrage » The world of abstract art » il présente les courants de l’art constructif, de l’abstraction lyrique, de l’impressionnisme abstrait en France qu’il illustre d’œuvres de ses contemporains. (Soulages, Mathieu, Vasarely entre autres)
Au contact des milieux artistiques américains et d’un contact privilégié avec Jakson Pollock, sa peinture va évoluer vers plus de lyrisme et de graphisme. Six expositions marquent son séjour aux Etats-Unis. Entre autres à la Rose Fried Gallery, à New York, à la Zoe Dusanne Gallery à Seattle et au Cliff Dwellers de Chicago.
Un de ses élèves, Léo Zimmerman édite un album de 8 offsets d’art de Pillet diffusé à 1000 exemplaires aux Etats-Unis, Japon et Finlande. Mais les milieux artistiques des Etats-Unis sont alors trop impliqués dans la promotion de l’Expressionnisme abstrait et de New York comme nouvelle capitale de l’art et Pillet décide de revenir en Europe.
1958-1960 : L’Europe, après trois ans d’absence lui offre de nouveaux stimulants et de nombreuses expositions personnelles et collectives.
Salon des Réalités Nouvelles, Salon de mai, Salon Comparaisons à Paris, Biennale de Turin, Expositions à Lisbonne, La Havane, Charleroi, Copenhague, Londres, Seattle et à la Galerie Craven à Paris.
Le Musée de Bielefeld (Allemagne) lui achète 2 toiles récentes Carrousel et Chicago mood et le Fond National d’Art Contemporain L’enclos (en dépôt à l’Ambassade de France à Canberra Australie) et Composition bleue.
Pillet poursuit sa double activité de peintre et de graphiste. Ses dernières recherches picturales le conduisent naturellement à s’exprimer en gravure. Les ateliers Lacouriére éditeront et diffuseront avec bonheur ses eaux fortes et aquatintes. On en retrouve certaines au musée d’Art moderne de New York et au Musée d’Art moderne de la Ville de Paris.
1960-1965 : Au lieu, comme c’était à la mode d’opposer géométrie et lyrisme, Pillet refuse ce débat stérile et s’oriente vers la profondeur en entamant le dialogue forme – couleurs – matières de ses « creusets » où » Il donne à voir à la fois l’espace et le temps » (Jean-Jacques Lévêque, 1965).
Période très prolifique où il produira près de 300 creusets aujourd’hui dispersés pour la plupart.
Plusieurs expositions personnelles européennes expliquent cette dispersion: Marcelle Dupuis à Paris et Drian Gallery à Londres en 1961, Kaare Berstein à Oslo en 1962, Edouard Loeb et Edouard Smith à Paris en 1964.
Parallèlement, il est présent dans de nombreux salons et expositions où l’on peut voir ses creusets, peintures, gravures ou collages, mais se désintéresse progressivement du milieu des galeries pour se consacrer à d’autres et nouvelles aventures.
1965-1970 : Pillet a découvert le village de Carboneras en Andalousie en 1962 et c’est l’éblouissement d’un petit village de pêcheurs dans une nature sauvage et préservée. Il se fait architecte et construira sept villas pour lui et un groupe d’amis dont le Dr Tomatis.
Pillet séjournera chaque été pendant une dizaine d’années avec Annick sa jeune compagne d’alors dans ce coin de paradis où il a entraîné avec lui Bloc, Sotto, Lady Norton et d’autres intellectuels. Il y travaille dans son atelier installé dans une tour dominant le désert d’un côté et la mer de l’autre. Les sables qui font vibrer certains de ces creusets ont pour origine la plage de Carboneras.
Progressivement, il s’éloigne de la peinture et de ses « creusets de chevalet ». Ceux-ci vont devenir sculptures à part entière, animation de surface et le conduire à retravailler en liaison avec des architectes, comme Olivier Clément Cacoub avec lequel il réalisera de nombreux projets monumentaux en France et en Afrique.
1970 : Pillet continue ses travaux en liaison avec l’architecture qui le mobiliseront encore une dizaine d’années.
On lui doit une cinquantaine d’œuvres essentiellement dans des lieux d’enseignement qu’il réalise dans le cadre du 1% (Voir note de bas de page). Acier inoxydable, bétons ciment, pierre, mosaïque, bois, pierre, aluminium, marbre…
Pillet fait appel à des matériaux variés et adaptés au lieu et aux contraintes budgétaires de ses commanditaires. En 1970, il quitte la rue Campagne Première pour s’installer passage Ricaut. Il y restera jusqu’à la fin de sa vie, se partageant entre cet atelier et celui qu’il va bientôt obtenir à Nogent sur Marne dans le parc de la Fondation Nationale des arts graphiques et plastiques.
1972 : Prix de la jeune sculpture pour un projet d’animation de surface « les fûts » en acier inoxydable
1970-1973 : Le hasard lui fait découvrir un stock de plumes colorées, survivantes d’une époque où celles-ci ornaient le chapeau des femmes. Il s’enthousiasme pour ce nouveau « matériau » et en explore les possibilités. C’est l’étonnante série des « plumes » de Pillet présentée à la Galerie André Zerbib à Paris en 1973.Toujours dans de nouvelles recherches, Pillet invente le « multiple en collage » : à partir de gabarits et de papiers couleurs.
Le mur vivant présenté en 1969 à la Maison de la radio à Paris était déjà un exemple de cette même démarche de multiples appliqué cette fois à la sculpture : sorte de claustra à sans cesse recomposer à partir d’un seul élément, sorte de parallélépipède à sept faces.
1974-1980 : Pillet a le coup de cœur pour « La Commanderie » à l’Ile Bouchard en Touraine.
La période Carboneras est terminée. Il sera le « Commandeur » de ce petit château de rêve où il passera au moins tous les étés des 10 années suivantes entouré d’un incessant ballet d’amis.
1980-1989 : Pillet a soixante-dix ans. Il revient à ses anciennes amours, peinture de chevalet et écriture de romans.
Sa pièce « Le Placard » sera d’ailleurs jouée à Châtellerault en 1986 tandis que parallèlement une rétrospective lui est consacré au Musée Municipal de Poitiers à La Redoute.Il vit maintenant avec Sylvie et ses enfants avec lesquels il finira sa vie, trouvant une nouvelle stimulation dans des échanges avec une génération d’adolescents qu’il fascine. A partir de 1985 la maison de Sylvie prés de Montargis remplacera La Commanderie qu’il vient de vendre.Quelques expositions particulières à Paris chez Marion Meyer, Jacques Barbier, J.P. Arnoux, Claude Lemand, Carole Brimaud présenteront ses dernières créations quelques fois en relation avec des œuvres antérieures. Période extrêmement prolifique où Pillet juxtapose les séries, « Sable », « Jardins », « Mandragore », « électricité », « Rouges » dans une explosion picturale avec des créations tantôt jubilatoires et rythmées, tantôt austères ou plus sereines, qui font conjuguer langage du cœur, chaleur, sentiment passionnel avec perpétuelle rigueur.
1990 : Cimaise lui consacre sa première de couverture du numéro d’été, clin d’œil rendu à celle de 1954 avec un article de Martine Arnault mettant en perspective 50 ans de création.
1991-1992 : eux vidéos lui sont sont consacrées : l’une tournée par Bruno Brouard, et produite par Françoise Monin (D’art D’art), l’autre par Liliane Thorn Petit dans Portraits d’artistes.
1994-1995 : Retour en Finlande où le Musée Alvar Aalto à Jyväskylä en Finlande l’invite, en reconnaissance de l’influence qu’il a eue sur la peinture finlandaise. « Couleur-forme-variation » met en perspective les œuvres de Pillet, Sam Vanni et Carlstedt dans une exposition qui sera aussi présentée à l’Amos Anderson Art Museum, Helsinki, Finlande
1996 : Mort d’Edgard Pillet en septembre à Paris.
Une peinture authentique et au juste prix
Cette œuvre d’Edgard Pillet a été soigneusement sélectionnée pour ses qualités esthétiques, son originalité et son prix juste. Notre choix privilégie avant tout la créativité de l’artiste et son engagement dans les débats artistiques du moment, gage d’une valorisation de votre nouvelle acquisition dans votre intérieur et d’une faculté à dialoguer avec votre mobilier, à s’accorder et à se mélanger pour créer une décoration unique.
Acheter des œuvres de l’abstraction géométrique est sûrement un investissement raisonnable, tant est grande l’appétence pour ce mouvement d’après-guerre.
Additional information
Weight | 4 kg |
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Dimensions | 100 × 83 cm |
Créateur | |
Epoque |