Description

Ce que j’aime

J’aime ce portrait de femme de Saint Louis de trois quarts, à la belle expression pensive, les cheveux et le cou richement parés d’ornements et colliers jaune, rouge, blanc et bleu. J’aime le simple drapé brun-noir qui met en valeur le travail des différents bruns au fusain construisant le visage, juste rehaussé du bleu des lèvres et des paupières.

J’aime aussi cette science de la composition qui introduit une créole d’or artistement décentrée.

J’aime la qualité, la vie qui émanent de cette œuvre : malheureusement, l’ouvre d’Alice Méjean n’a pas été encore redécouvert ; mais ce fusain et pastel si plein d’empathie la fait se ranger dès l’abord parmi les artiste femmes pionnières qui sont parties travailler à l’étranger, tout d’abord en Afrique du Nord depuis Henriette Browne vers 1860 !, jusqu’à Marie Lucas-Robiquet, Andrée Karpelès, Jeanne Thil ; puis en Afrique équatoriale, moins explorée, avec le très bel exemple de Marcelle Ackein, Anna Quinquaud qui dessina et sculpta, Monique Cras…Mais encore en Asie : on pense évidemment à Alix Aymé, ou Léa Lafugie !

A l’époque Saint Louis, à l’embouchure du fleuve Sénégal est encore la capitale trépidante, aux monuments saillants : le pont Faidherbe construit en 1865 par Gustave Eiffel, le palais du Gouverneur, la cathédrale néo-classique…En 1930, c’est de Saint Louis que s’envole Jean Mermoz pour réaliser la première liaison postale sans escale jusqu’à Natale au Brésil !

Certes, Alice Méjean ne dépeint pas ici une femme d’une tribu isolée dans la campagne difficilement accessible, mais la datation précoce, 1933, est la preuve de son ouverture d’esprit. Peut-être est elle femme d’officier ou d’un dignitaire colonial, bien que l’état civil ne mentionne pas de mari.

Technique

Alice MEJEAN (1900-1988)

Femme de Saint Louis du Sénégal- 1933

Fusain et pastel signé, situé Saint Louis et daté 2/33

A vue : 47 x 30 cm

Rousseurs marginales, infime manque en haut de la feuille près du cadre.

Encadrement de bois exotique massif formé de quatre bandeaux légèrement obliques.

Dimensions et poids

Hauteur : 47 cm- Largeur : 30 cm

Cadre : Hauteur : 59,5 cm- Largeur : 42,5 cm- Profondeur : 2,5 cm

Poids : 3 kg

Mix & Match

Cette œuvre au fusain et pastel d’Alice Méjean est une œuvre achevée, très bien exécutée, où les différents bruns du fusain sont rehaussés de forts accents colorés au pastel. Elle exprime une empathie envers le modèle et est tout sauf un cliché colonial.

De ce fait, elle éclairera le mur où vous souhaiterez la placer.

Quant à moi, je vois cette jeune Sénégalaise regarder avec intérêt le bureau de la Banque de France, dont le miroitement du noyer reprendra la gamme du fusain, mais aussi les fauteuils Adirondack de Philippe Parent, qui sont certes verts mais rappellent aussi certains fauteuils dits de planteur… Bien sûr, la table basse de Julien de Covemaeker ajouterait avec bonheur sa gamme noir et or d’un grand raffinement.

Mais pourquoi ne pas opter pour des meubles plus neutres aux lignes pures ? Je pense au salon Orsay de Gae Aulenti, si blanc, ou bien aux fauteuils G10 de Pierre Guariche, en bleu ou blanc cassé, dont les lignes tendues laisseront la vedette à notre intéressant portrait .

Dans un esprit pseudo-colonial, on pourra aussi utiliser la paire de fauteuils cubiques nord-africains, aux sculptures géométriques.

Dans un tout autre esprit, on utiliser avec bonheur la table bar de Lodovico Acerbis, dont le verre fumé et le métal brossé ou chromé offrent une palette compatible.

Aux murs, comment ne pas procéder au rapprochement avec la gouache d’Enrico Cervelli « Africano N1- Roma 1961 » ? La façon de traiter le sujet est entièrement différente, mais à chaque fois l’artiste a mis toute son intégrité dans son œuvre !

Notre beauté africaine côtoiera avec plaisir la palette sourde de l’Abstraction d’André Bourdil, bien que plus tardive.