Description

Ce que j’aime

J’aime cette grande huile abstraite, très bien datée : bien qu’intitulée « Montmorency », cette œuvre n’est pas vraiment figurative : elle est l’image du lieu dans l’esprit du peintre : on pense aux œuvres procédant de la même démarche, comme les Mondrian du début, ou peu avant, les œuvres de Staël : en 1958 Ray Sutter a déjà atteint la pleine maturité dans son œuvre abstraite, après avoir créé quelques compositions figuratives. Très bientôt, les portes des galeries les plus importantes (Colette Allendy et Claude Bernard) lui consacreront des expositions personnelles. Il est à noter que lorsqu’il oscillait entre figuration et abstraction, l’état lui avait fait assez confiance pour lui commander une grande fresque en 1947 et des vitraux en 1948 pour l’église Saint Jacques le Majeur à Montrouge !

L’œuvre même marie une composition souple et des éléments centraux plus géométriques : j’aime beaucoup la présence de trois bleus rythmant le tableau : très fort au centre, clair dans la partie médiane cerclée de jaune, bleu moyen pour le fond. Sur ces bleus, les éléments géométriques se détachent, dans une harmonie de beiges et crèmes.

Surtout la composition est chaleureuse, onirique : on part dans des mondes enchantés, circonscrits par cet ovale jaune ocre.

Ces formes peuvent être vues comme un hommage aux créations de cet ami de Ray Sutter, Calder. Et rappellent donc la démarche des grands, Mondrian et Staël.

Technique

Raymond dit Ray SUTTER (1920-1988)

Montmorency, 1958

Huile sur isorel signée et datée en bas à gauche, signée, titrée au dos.

Il est possible que l’œuvre soit une huile sur papier collée sur isorel : une bande de papier gommé cache les bords de l’œuvre.

Petits manques sur le pourtour.

Sans cadre.

Dimensions et poids

Hauteur : 91 cm- Largeur : 63 cm- Profondeur : 2 cm

Poids : 6 kg

Mix & Match

Comme toute œuvre d’art, notre Montmorency- 1958 de Ray Sutter crée une atmosphère spécifique dans une pièce. Cela fait longtemps que l’on sait qu’un tableau, pourvu qu’il soit de qualité, s’intègre à tous les intérieurs, classiques, Art Déco, 1960, contemporains : notre Montmorency- Composition sur fond bleu a pour qualité d’être parfaitement représentative de sa période de création, à l’avant-garde de l’abstraction, ni vraiment lyrique, ni géométrique : on est plutôt dans un univers onirique. Comme indiqué, cette œuvre est la représentation mentale d’un paysage : on est au-delà de la figuration. De plus, sa palette, assez claire, éclaire toute une pièce et la composition n’est pas intrusive, même si elle est exigeante.

Cette œuvre d’avant-garde et élégante voisinera avec des compositions abstraites comme l’Abstraction de Philippe Roman, mariant les mêmes bleus et beiges, le tableau Aquarius#4- 1973 de Michiel Gloeckner, mais aussi avec la grande tapisserie en peau de cheval Papillon de nuit-1976 ou encore la tapisserie avec inserts de laiton d’Enrique Broglia Composicion metallica, dans leurs harmonies sable ou marron.

Je placerais volontiers cette œuvre au-dessus du buffet Œil de Joseph André Motte au chaud acajou, associé aux deux fauteuils d’Adrian Pearsall au précieux bronze projeté. Devant, notre paire de fauteuils G10 de Pierre Guariche apportera un bleu canard différent, les fauteuils Adirondacks de Philippe Parent leur rigueur alliée à un vert tendre !

Enfin, je ferais cohabiter l’œuvre de Ray Sutter avec deux œuvres exigeantes : la sculpture monumentale Colonnes- 1962 de Guillaume Leunens aux tons de plomb et zinc, la sculpture Memento Mori d’Uwe Appold, pour son vitrail bleu foncé et sa forme si particulière !