Guillaume LEUNENS (1914-1990), « Viffer-69 » (Vipère-1969), métal sur métal

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Description

Ce que j’aime

J’aime tout d’abord cette œuvre singulière par le travail très inhabituel du métal, patiné, avec des coulures maîtrisées, sur ce support en aluminium. A ce jour, il n’a pas été possible de déterminer le processus de création de Leunens ! Mais sa maîtrise, liée à son expérience dans l’industrie du métal, est grande.

Ensuite, ce tableau me fascine car grâce à sa technique de création si particulière, mêlant les matières et les patines différentes, la lumière semble véritablement émaner du tableau, lui conférant une réelle présence: du grand art!!

Enfin, j’adore la composition : ces trois cercles de tailles différentes, compris dans un motif de V, lui-même enchâssé dans des portions de cercles est beau, stable, presqu’abstrait. Certes, Leunens a donné un titre à son œuvre, et on peut voir une tête triangulaire de vipère dans cette œuvre. Mais à mon sens, il s’agit plutôt d’un travail abstrait, rigoureux, qui a été titré après coup : je n’y vois pas le portrait d’un serpent, éventuellement l’idée d’un serpent. Et plus sûrement un travail sur les droites et les cercles !

J’aime la couleur grise et mate du tableau, dans toute la diversité de la matière et des patines différentes : ce travail somme toute abstrait s’inscrit bien dans l’abstraction géométrique, travaillée dans un esprit nouveau, dans une matière finalement peu employée en peinture, davantage dans le mobilier de cette époque : le métal.

Technique

Guillaume LEUNENS (1914-1990)

Viffer- 69

(Vipère-1969)

Métal fondu, patiné et travaillé sur feuille d’aluminium, repliée sur un châssis de bois

Signé, titré, daté et dimensions au revers

Dimensions et poids

Hauteur : 156 cm- Largeur : 94 cm- Profondeur : 3 cm

Poids : 7 kg

Mix & Match

Bien sûr, on peut penser à un hommage à Leunens et accrocher ce tableau-sculpture dans la même pièce que la sculpture monumentale du même artiste, Colonnes 1966. Un même travail étonnant sur le métal, une même hésitation entre l’abstraction et la figuration, une même gamme colorée : on posera à leurs côtés des œuvres soit très virginales : je pense à l’ensemble du fauteuil G10 de Pierre Guariche et de l’ottoman Troïka de Paul Geoffroy tapissés de la célèbre bouclette de Bisson Bruneel. Ou bien à l’ensemble Orsay de Gae Aulenti, qui date certes de 1976 mais est une autre voie d’utiliser le métal :  la laque blanche.

On pourra aussi concocter une atmosphère chic et austère en utilisant la paire de fauteuils Grasshopper de Sonja Wasseur, aux lignes droites et courbes, et à la palette en chrome et marron-noir…

Mais pourquoi ne pas oser l’orange de nos chauffeuses en métal laqué et plastique blanc des années 1970, ou bien celui de la banquette Sling de Bruce Hanah et Andrew Morrison ! Ou bien le bleu paon du drap de laine de notre paire de fauteuils G10, toujours de Pierre Guariche !

J’accrocherais volontiers au mur la Composition d’Edgard Pillet à l’abstraction géométrique si colorée : quel réveil ce serait !

Au plafond, pour compléter les différentes utilisations du métal, je pendrais le lustre Cubico de Gaetano Sciolari, au métal brossé et verre de Murano bleu et blanc !

Au centre de la pièce, pourquoi ne pas placer l’amusante table basse de Ludovico Acerbis aux cylindres chromés et au motif central en métal brossé ? Là aussi, le créateur a une science des métaux !

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L’artiste

Autodidacte, né en Belgique en 1914, placé dans un orphelinat avec ses frères et sœurs, il travaille dans le métal très jeune. Il est très marqué par la guerre de 1939 pendant laquelle, prisonnier, il travaille dans une fonderie. Bien qu’essentiellement autodidacte, il prend des cours du soir à l’Ecole des Beaux-Arts de Bruxelles.

Il expose quelques fois par année dans les clubs d’artistes. Dans l’une de ses expositions, il rencontre Magritte avec qui il se lie d’amitié pendant quelques années. Il aime expérimenter, du figuratif à l’abstrait en passant par le surréalisme. Parmi ses influences, notons Permeke, Breughel, Picasso et Van Gogh. La critique est élogieuse et Leunens est demandé par les galeries d’art. Parti de l’expressionnisme flamand, il évolue vers l’art abstrait et sa rencontre avec Servranckx lui permet de découvrir sa propre voie.

Il obtient une bourse d’études du gouvernement belge en 1957 pour étudier les techniques artistiques espagnoles à Majorque. Il rencontre alors une riche bourgeoise française qu’il épousera après le divorce de son premier mariage. Grâce à sa nouvelle épouse, il consacre tout son temps à l’art.

En 1958, Guillaume Leunens s’arrache à la vision de la nature. On le remarque alors saisir l’essence même de l’absence de lumière. Dans de nombreuses expériences réalisées au moyen de la peinture, de fer chauffé et d’aluminium, de verre ou de cuivre et même avec des ingrédients comme l’encre, la cire, des grains de café écrasés, il étale des surfaces foncées et pourtant vibrantes, dont l’aspect sombre est rendu encore plus énigmatique par des lignes claires ou des points colorés. Dans ses meilleures productions, Guillaume Leunens parvient déjà à évoquer sa fascination pour la nuit totale.

En 1960, il commence à travailler sur du métal, étant convaincu que notre époque requiert des moyens picturaux propres. Il transpose alors ses peintures sur du métal, matériau qu’il connaît depuis sa jeunesse. Des plaques d’aluminium reçoivent ses formes géométriques primitives, des cercles, des carrés distendus, des rectangles de travers, des diagonales, des lignes parallèles, des transversales, des carreaux, des trapèzes en perspectives, des cônes tronqués et raccourcis. Elles révèlent une essence poétique ; malgré la géométrie apparemment sèche, elles confèrent à l’aluminium prosaïque une forte dose de chaleur humaine.

Le métal et le feu, introduits par ses premiers métiers d’ouvrier, ont influencé l’originalité de l’œuvre de Leunens. Il semble logique que le choix de ce matériau l’ait incité à participer aux recherches nouvelles des sculpteurs du fer. Pourtant, son orientation fut toute autre car, lorsqu’il commence ses expériences, Leunens est déjà peintre. S’il désire abandonner les moyens traditionnels de la peinture qu’il juge, pour lui, périmés, il s’attache toutefois au respect de l’expression picturale tout en élaborant de nouvelles techniques qui, à sons sens, s’adapteraient mieux au style moderne.

Guillaume Leunens débute ses expérimentations avec le métal dans les années 1960. Il se sert d’une grande feuille d’aluminium tendue sur un cadre de bois comme toile de fond. Il utilise plusieurs méthodes pour réussir à peindre avec du métal sur l’aluminium. Il a probablement trouvé sa technique alors qu’il travaillait dans les fonderies pour les allemands. Le résultat s’avère spectaculaire, parmi ses plus belles oeuvres. Il crée également des sculptures sur socle et murales avec la même technique. Il réussit même à réaliser des œuvres métal sur toile et métal sur papier.

Les techniques de métal sur papier et de métal sur toile sont ses secrets les mieux gardés, qu’il n’a jamais partagés. Dans son atelier lorsqu’il travaille, personne n’est toléré. Il aime peindre la femme, la mère et son enfant ainsi que la conception, probablement en raison de sa jeunesse sans sa mère. Il est aussi obsédé par l’espace et tout ce qui s’y rattache. Il en a une vision avant-gardiste. Il est connu comme le peintre de la nuit et de l’espace.

Après avoir participé à l’Exposition universelle de Montréal en 1967, alors qu’il expose à New York, deux professeurs de l’Université Harvard lui demandent s’il peut, avec sa technique métal sur aluminium, réaliser deux œuvres représentant des cellules saines et cancéreuses à l’aide de diapositives. Il crée deux grandes œuvres, une pour chaque type de cellules pour les professeurs qui furent grandement impressionnés par la ressemblance des œuvres de Leunens avec de véritables cellules.

Vers le milieu des années 1970, il commence à utiliser une autre technique sur ses œuvres en aluminium soit les monotypes qui révèlent l’harmonie des lignes. Leunens utilise aussi cette technique sur du papier démontrant la polyvalence de l’artiste. Les « monotypes » sont le résultat surprenant et fascinant d’une technique nouvelle, toute personnelle : les mains de peintre de Leunens ont contraint le métal (aluminium) à se comporter comme une couleur à l’huile. L’appellation « monotype », donnée à tort, selon certain, suggère un lien avec l’art graphique qui est totalement absent. Dans l’œuvre de Leunens, les tableaux sont sans aucun doute abstraits et un autre nom devrait être utilisé.

Travailleur acharné, Guillaume Leunens peint une œuvre pendant des jours puis, le travail terminé, il la regarde et s’il ne la trouve pas à la hauteur, la détruit et en recommence une autre ou invente tout simplement une autre technique. Sa détermination, sa patience, mais surtout sa passion envers son art et sa vision de l’univers sont les principales qualités qui ont permis à Guillaume Leunens de se rendre au bout de son rêve.

Il s’est toujours battu pour son art en repoussant ses propres limites, il voulait toujours faire mieux. Il était à l’avant-garde de son vivant et il l’est toujours aujourd’hui. Il a emporté avec lui tous ses secrets. Sur son lit de mort en 1990 il a dit : « Mon fils, plusieurs ont essayé de m’imiter mais personne n’a jamais réussi.  Il y en a encore qui vont essayer mais ils ne réussiront pas. » Ses oeuvres continueront de faire vibrer en nous toutes les émotions que cet être passionné par la vie et la nuit a su insuffler à son art.

Son inspiration a été nourrie par les expériences de l’ouvrier-artiste dans le Brabant belge. Il était fasciné par le feu et le métal, le jour, dans la fabrique ; la nuit, ces images le poursuivaient pendant ses efforts créateurs. À ce moment, la maîtrise de l’homme sur la matière l’a poussé finalement jusqu’au triomphe artistique.

Contacté en 1996 par la famille de Leunens, les membres d’Artmetal, un regroupement international d’artistes travaillant le métal situé à Washington, ont été impressionnés par les œuvres de Guillaume Leunens. Sans soudure ni repoussé, les membres d’Artmetal se demandent comment Leunens applique le métal sur l’aluminium. Le président invite alors la famille à apporter des œuvres à leur convention de Washington qui se déroule quelques mois plus tard. En attendant chacun donne ses idées sur la technique de Guillaume Leunens. Le docteur Mark Parmenter, ingénieur en métallurgie à la NASA, avance même qu’il trouvera la technique en moins de 15 minutes s’il peut voir et toucher les œuvres. La famille apporte donc 6 œuvres à la convention et après trois jours, aucune hypothèse n’a été émise.

Plus tard, les membres d’Artmetal continuent les expériences chacun de leur côté pour essayer de reproduire la même technique. Après deux ans de recherche, ils n’ont toujours pas trouvé la technique de Guillaume Leunens. L’hypothèse générale suggère qu’il a appris sa technique lors de son emprisonnement dans les camps de travail d’Allemagne lors de la deuxième guerre mondiale. Probablement une ancienne technique qui se serait perdue après la mort de Leunens.

Deux publications : « Guillaume Leunens « par M.van Jole et « Leunens, peintre de vie » par Xavier Franc, nous parlent de son œuvre.

Une oeuvre authentique et au juste prix

Notre œuvre de Guillaume Leunens a été soigneusement sélectionnée pour ses qualités esthétiques, son originalité et son prix juste. Notre choix privilégie avant tout l’originalité d’un travail, d’une vision d’artiste encore trop méconnu, gage d’une valorisation de votre nouvelle acquisition dans votre intérieur et d’une faculté à dialoguer avec votre mobilier, à s’accorder et à se mélanger pour créer une décoration unique.

Acheter des œuvres 1970 est sûrement un investissement raisonnable, tant est grande l’appétence pour cette période.

Enfin, acheter des œuvres modernes préserve les ressources de la planète terre.

Additional information
Weight 7 kg
Dimensions 94 × 156 cm
Créateur

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À propos

Dominique de Paillerets est passionné d’objets et d’art. Il aime particulièrement associer le mobilier des années 70 avec des objets du 18ème siècle, dans l’esprit de Henri Samuel.

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