Enrique Broglia, «Composicion metalica », tapisserie, vers 1970
Description
Ce que j’aime
La tapisserie « Composicion metalica » témoigne du renouveau de la tapisserie au XXe siècle : après l’apothéose des œuvres de Dom Robert, Picart Ledoux, Jean Lurçat, Marc Saint Saens, reprenant les bases du métier, avec moins de couleurs davantage posées en aplats, des artistes comme Sheila Hicks lui donnent un électrochoc : on intègre des éléments autres que la laine, le coton et la soie, on remet en question sa planéité, on la déplace au milieu des pièces. La tapisserie devient une œuvre d’art et est pratiquée par des artistes qui ont également d’autres moyens d’expression : ici, Broglia crée une opposition entre le plan de la laine et celui des éléments métalliques rectangulaires, entre la lumière différemment renvoyée par le métal et la laine. Il y fait œuvre de sculpteur.
J’aime l’idée d’avoir une oeuvre d’art à part entière, d’un artiste qui a laissé surtout un œuvre monumental. De plus, Broglia est pour moi l’archétype de tous ces artistes sud-américains qui ont dû fuir les dictatures établies dans le sous- continent, auxquels bien souvent la France a su ouvrir ses portes. L’art, en particulier l’art cinétique, doit beaucoup à ces artistes accueillis en France.
Technique
Enrique BROGLIA (Uruguay, 1942-2013)
« Composicion metalica »
Tapisserie en laine à éléments métalliques (sans doute laiton) de forme rectangulaire tissés dans la trame, monogrammée en bas à droite.
Bolduc indiquant : Centre National de la Tapisserie, galerie Inard- 179, boulevard Saint Germain- Paris 7e, le titre, les dimensions et la signature.
Vers 1970.
Dimensions et poids
Hauteur : 176 cm- Largeur :176 cm
Poids : 10 kg
Mix & Match
Cette tapisserie est une œuvre d’art ayant une forte singularité : le mélange du métal cuivreux avec la laine lui donne tout son cachet. De ce fait, comme toute œuvre d’art puissante, elle peut être confrontée à tout type de mobilier. Bien sûr, on pense au mobilier de Eames, Warren Platner, Harry Bertoia, édités par le Mobilier International ou Knoll. Mais cette « Composicion metalica » est parfaitement adaptée pour répondre à la rigueur de la palette des fauteuils Grass Hopper de Sonja Wasseur ; on peut aussi la réveiller avec le bleu paon de nos fauteuils G10 de Pierre Guariche pour Airborne, ou pourquoi pas oser la confrontation avec le tissu orange de notre paire de chauffeuses en métal laqué blanc des années 1970.
Le grand bureau de la Banque de France offrira la chaleur de son noyer et le reflet de ses chromes pour mettre en valeur notre belle tapisserie. Je pense que dans la même pièce, l’on pourra poser la lampe Pyramid de A. Tonello et A. Montagna Grillo, à l’insolente torsion chromée, ou bien la grande lampe cylindrique de felice antonio botta, qui allie le brun de son plexiglas fumé et le chrome de ses anneaux.
Pas si facile de côtoyer une tapisserie si particulière : je pense néanmoins que la gouache découpée « Vers la joie » de Paul Shisaku Foujino et la palette mordorée de « Africano N1, 1961 » d’Enrico Cervelli sont des œuvres suffisamment puissantes pour soutenir la comparaison.
Dans la même pièce que notre tapisserie, j’exposerais la statue monumentale « Colonnes, 1966 », de Guillaume Leunens, qui a une autre façon de mettre en valeur les qualités plastiques du métal.
Enfin, le côté chic de notre « Composicion metalica » conviendra à des meubles du XVIIIe ou du XIXe siècle : tant l’éclat patiné du bois doré que les flammes de l’acajou seront magnifiés par cette tapisserie.
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Le créateur
Enrique BROGLIA (Uruguay, 1942-2013)
Avant d’avoir 20 ans, Broglia s’est fait remarquer en tant que dessinateur et a remporté des prix importants – le premier le plus important, au Salón Nacional de Bellas Artes en Uruguay en 1961 -, ce qui l’a aidé à faire de sa passion pour l’art sa profession. L’année 1965est cruciale pour son avenir. C’est alors que Broglia étend son activité au-delà de l’Uruguay et apparaît fortement sur la scène internationale avec une exposition à New York (Etats Unis) et une autre à Porto Alegre (Brésil), ainsi qu’une tournée en Europe. Trois ans plus tard, il obtient une bourse du gouvernement français qui lui permet de s’installer à Paris, tout en continuant à organiser des expositions individuelles à travers le monde : sculpture, peinture, dessin, gravures, lithographies.
Il a vécu à Paris pendant plusieurs années, période pendant laquelle les grandes sculptures qui occupent divers espaces publics en France ont dominé. À la fin des années 1970, commandes d’œuvres de Broglia sont passées de l’Université d’Osaka (Japon) à l’Europe (Belgique, Espagne, Itallie, Belgique) et aux États-Unis. Dans les années 1980, il s’installe à Alaro , (île de Majorque, Espagne), où il vit et travaille jusqu’en 1996 avec une production d’œuvres sculpturales qui restera sur l’île, en grande partie sous la protection de laFonds de la Col·lecció d’Art Serra , mais aussi avec des commandes pour de grands événements qui seront distribués dans le monde entier, comme les sculptures réalisées pour les Jeux Olympiques de 1998 à Séoul . A cette époque également, il collabore à la publication de El Baquiano y los suyos (avec Mario Benedetti) et Vins i déus (l’œuvre de Père Antoni Serra Bauza pour qui il réalise les lithographies).
Bien qu’il ait visité occasionnellement et brièvement l’Uruguay pendant ses années de résidence en Espagne et en France, ce n’est qu’en 1996 qu’il est retourné définitivement dans son pays. Son travail, fondamentalement sculptural et avec d’importantes œuvres en métal, se caractérise par des formes où l’artiste oppose les contraires dans une tension qui génère des sensations complexes chez celui qui contemple l’œuvre. Mais cette tension finit par se résoudre dans un équilibre et « toute sa force réside dans l’équité » à laquelle parvient l’artiste. Antonio Urrutia a souligné que « toute l’œuvre de Broglia est imprégnée de la volonté angoissante de manifester le contrepoint conjugué des forces du bien et du mal ».
En France, on peut voir l’œuvre sculpté monumental de Broglia à Reims (place créée en 1971), à Saint Cloud (1971), à Viry-Châtillon (1971), Longjumeau (1977) et Nantes (1984).
En Espagne on admire ses créations au Parc de la Mar, Pont d’Inca et Place de San Oliva, à Palma de Majorque (1984), ainsi que son Hommage aux Emigrants à Soller (1987),Centre Commercial de Alcudia (1989) et au Club Nautique de San Rapital (1995).
En Uruguay, au Montevideo Shopping Center (1989), Fontaine Rush (1996), haut relief de la promenade Rincon de las Artes, Montevideo.
Nombreuses sont les oeuvres de Broglia dans les Musées : Centre Georges Pompidou, Paris ; Bibliothèque Nationale, Paris ; Musée National des Beaux-Arts, Uruguay, Musée d’Ostende, Belgique ; Musée d’Art Moderne, Madrid, Espagne ; Musée Olympique de Séoul, Corée, Université d’Osaka, Japon ; Ambassade de France, Brasilia, Brésil.
L’éditeur
La galerie Inard, spécialiste de la tapisserie d’Aubusson contemporaine, a été créée par Alain Inard, propriétaire de quelques galeries d’art à Paris et Toulouse. Elle a édité des artistes comme Mario Prassinos, Robert Wogensky, Michel Degand ou Giannesini. Elle connut des déboires en 1993, le musée- fondation qui devait ouvrir ses portes à Toulouse n’ayant finalement pas vu le jour.
Une œuvre d’art authentique et au juste prix
Cette œuvre d’art a été soigneusement sélectionnée pour ses qualités esthétiques, son originalité et son prix juste. Notre choix privilégie avant tout l’acuité du design, gage d’une valorisation de votre nouvelle acquisition dans votre intérieur et d’une faculté à dialoguer avec votre mobilier, à s’accorder et à se mélanger pour créer une décoration unique.
Acheter une œuvre d’art des années 1970 est un investissement lié à l’appétence de beaucoup pour l’art de ces années.
Acheter une oeuvre d’art vintage préserve les ressources de la planète.